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Actes Sud
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Courir après la pluie rassemble les photographies de Magali Koenig réalisées entre 1988 et 2017 au cours de treize voyages en Russie. Séduite par la découverte de Moscou et l'esprit du peuple russe, la photographe suisse part sur les traces d'Anton Tchekhov ou à la recherche d'un décor d'Andreï Tarkovski. Elle s'imprègne de la beauté des lieux, bercée par la lenteur des anciens pétroliers qui naviguent sur la Lena. Elle embarque à Oust-Kout et descend le fleuve jusqu'à Yakoutsk. De ses voyages, elle rapporte des images qui évoquent la beauté d'un presque rien, l'attente avant la fête, le souvenir d'une rencontre.
En écho, l'écrivain Blaise Hofmann illustre en vingt-cinq poèmes un périple en Russie effectué en 2002. Ses mots dialoguent avec les photographies de Magali Koenig ; ils restituent le peu que l'on se sent être l'autre bout du monde, les surprises au contact d'une autre culture, à quel point le partage de pirojkis et d'une vodka unit.
Deux façons de sentir le temps s'"tirer dans l'immensité russe. -
Entretien avec Sacy sur la philosophie
Blaise Pascal, Richard Scholar
- Actes Sud
- 10 Novembre 2003
- 9782742746163
En janvier 1655, Pascal se retire pendant trois semaines à Port-Royal-des-Champs, où il s'entretient avec Louis-Isaac de Sacy, théologien janséniste, directeur de conscience des solitaires de l'abbaye, figure austère de la foi chrétienne. Afin de préserver la religion du "poison" que représente à ses yeux la philosophie, Sacy se réfugie dans une foi pure, fermée aux arguments et aux doutes de la raison.
L'entretien qui s'engage alors entre Sacy et Pascal prend d'abord la forme d'un dialogue de la foi et de la raison, dans lequel ce dernier soutient non seulement l'utilité mais la nécessité de la philosophie : Pascal persiste à lire Epictète et Montaigne parce qu'il trouve chez l'un la grandeur de l'homme soumis à la volonté de Dieu, et chez l'autre la misère de l'homme submergé par "le torrent de l'incertitude". Si Epictète prête trop à l'homme en ignorant son impuissance, Montaigne lui donne trop peu en négligeant sa grandeur qui lui vient de Dieu : le premier manque la nature, l'autre la grâce.
Mais l'entretien n'aboutit pas à une synthèse aussi facile qu'abstraite des deux philosophies. Non, il conduit, comme le soutient Richard Scholar dans sa "lecture", à un dépassement de la philosophie dans la théologie, dépassement qui est la vérité de la philosophie elle-même. Ce que Pascal reproche à Epictète et à Montaigne, ce n'est donc pas, comme le voudrait Sacy, de faire de la philosophie plutôt que de la théologie, mais de ne pas en faire assez : si un peu de philosophie éloigne de la vérité de la foi, beaucoup y conduit.