Filtrer
Support
Éditeurs
Arts et spectacles
-
C'est en 1984 que Bruce Gilden se rend pour la première fois sur l'île d'Haïti, à l'occasion des célèbres festivités de Mardi gras.
Bruce Gilden découvre alors un territoire pauvre, en proie à de nombreuses catastrophes naturelles, mais riche d'une énergie unique. Gilden va tout d'abord, comme à son habitude, s'éloigner des sentiers battus. Il décide d'arpenter l'île par des chemins tortueux, qui l'amènent à rencontrer les habitants des quatre coins de l'île et des situations que peut seraient prêt à voir.Avec cette série, publiée en 1992 et ici complétée de près de la moitié d'images inédites, Bruce Gilden complète sa trilogie photographique : après Lost and Found (2019) et Cherry Blossom (2021), Haïti clôt le voyage. Il visitera 22 fois ce pays qu'il aime tant, documentant inlassablement la vie quotidienne des Haïtiens, leur histoire et leur territoire.
Des vendeurs sur les marchés des grandes villes, aux oiseaux de nuit, en passant par des funérailles, Gilden s'attache à rendre compte de la culture haïtienne et sa richesse photographique. À sa manière si particulière, directe et sans artifice, le photographe américain nous plonge dans un monde où la magie règne en maître. Les images seront accompagnées d'un essai rédigé par un auteur haïtien contemporain encore à déterminer. -
Le photographe cite sans hésitation l'exposition de photographie japonaise du MoMA de 1974, intitulée « New Japanese Photography », comme l'une de ses plus importantes sources d'inspirations. De Tokyo à Osaka, il découvre les métropoles nippones avec sa manière si particulière de photographier. Chaque image est une rencontre, très proche, puissante, qui cache une histoire. L'oeuvre de Gilden est faite ainsi, il s'approche, parle, raconte, photographie et créé le tableau d'une scène de rue unique. À la recherche de personnalités aussi forte que la sienne, Gilden va retranscrire sa vision du Japon grâce aux détails qui l'entourent : le costume d'un homme, le chapeau d'un autre, ou encore la posture d'une femme.
Tous ces éléments, qui donnent la force aux images, forment un ensemble saisissant, à la marge, comme lui. Dans Cherry Blossom, le photographe américain raconte à l'écrit dans un texte introductif, ce qui est rare, l'histoire de ces voyages et les liens qu'il entretient avec le Japon. Les récits qui vivent en parallèle à ces images, que ce soit une anecdote ou un dialogue avec les personnages, rendent la vision du photographe américain encore plus contemporaine que jamais.
-
Parmi ces milliers d'images inédites qu'il n'avait pour la plupart jamais vu lui-même, Gilden en a sélectionné une centaine. Émanant du désir de revisiter son oeuvre de jeunesse, cette archive historique, qui refait surface quarante ans plus tard telle la Valise Mexicaine, constitue un trésor inestimable. Il s'y dessine le portrait d'un New York hors du temps et dévoile par ailleurs un pan inconnu du travail de Gilden. Dans le plein élan de la trentaine, il s'était alors lancé sans flash (avant de devenir célèbre pour son usage quasi systématique) à l'assaut des New Yorkais, dans une ambiance visiblement tendue qui ne l'empêchait pas de bondir à un rythme frénétique sur ce que cette scène, à la fois familière et exotique, avait à lui offrir. Dans cette extraordinaire galerie de portraits, les compositions, la plupart horizontales, bouillonnent d'énergie et débordent de personnages les plus divers, comme si Gilden entendait inclure dans le cadre tout ce qui attirait son oeil. Dans Lost & Found, on perçoit déjà le fil conducteur du travail qui rendra Bruce Gilden célèbre : un mouvement et une tension continus, une fougue sans pareil, une affection instinctive et irrévérencieuse pour ses sujets - en parfaite connivence avec sa ville.