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Paulsen
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Il a gravi cinq fois de suite en courant les deux premiers étages de la tour Eiffel, descendu sans corde des échelles d'acier sur 250 mètres, survécu à l'aiguille du Midi par l'intervention d'une providentielle main au cul, hurlé de peur dans la vallée d'Aoste, relu Tolkien, Lionel Terray, Mary Shelley et les mangas d'Akira Toriyama, et surtout... appris le maniement du piolet afin d'aller danser sur des arêtes de 40 centimètres de large, avec 2 000 mètres de vide de chaque côté.
Plutôt branché bouquins que bouquetins, Richard Gaitet n'avait aucune expérience de la montagne. Novice attentif à la parole du guide
le plus romanesque qui soit (René Ghilini, vainqueur de l'Annapurna et chasseur de cristaux), il relate cette authentique première ascension du mont Blanc par un blond à lunettes déséquilibré qui, au cours de son voyage, réapprit à marcher. -
Des poèmes plein les poings : à 15 ans, Arthur Rimbaud songe à devenir journaliste et plus encore à quitter l'inqualifiable contrée ardennaise, notamment Charleville, supérieurement idiote. Punk avant l'heure, l'élève prodige conspue l'école, l'Église, les bourgeois ou les politiciens, tout en cherchant à fuir l'emprise de sa Mother qui l'étouffe. C'est au cours de sa deuxième fugue, une course énorme à travers les faubourgs et la campagne, qu'il aurait rompu avec la vie ordinaire et écrit ses vers les plus célèbres - dont Le Dormeur du val.
Dans les bottines de l'incandescent poète adolescent, Richard Gaitet a voulu refaire ce parcours à pied, lors d'une traversée des Ardennes jusqu'en Belgique, d'abord en été au sein d'une escouade de onze vaillants « warriors », puis seul en hiver avec la tempête Gabriel sur les talons. Une épopée débraillée menée tambour battant - avec, sur la route, des rencontres inoubliables : Patti Smith, Julie la cartomancienne gitane, un coiffeur de myrtilles ou encore l'écrivain Franz Bartelt.