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L'Oeil Du Prince
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Ceci est mon corps interroge l'histoire du corps d'une femme de 30 ans en 2021, et scrute la construction de l'injonction à l'hétérosexualité :
« En fait, la question que je me pose, enfin je veux dire ce que j'ai besoin de raconter avec ce projet, c'est comment ça se fait tu vois, comment ça se fait que des corps comme ton corps et le mien, des corps qu'on dit de femmes, à première vue des corps qui ont été protégés, qui ont été l'objet de mises en garde, l'objet d'attentions particulières, de conseils dédiés, comment ça se fait que nos corps dits de femmes, oui comment ça se fait que ces corps-là, ces corps dits de femmes de presque trente ans, ils aient subi toutes ces violences et qu'ils soient - à l'intérieur comme à l'extérieur - aussi marqués par des violences qui ont étouffé la vérité des désirs ? Parce que tu sais, le désir, c'est comme la liberté, c'est comme le feu. Ça s'étouffe. Le désir, c'est comme un cri que personne ne veut entendre. Si personne n'y prendre garde, ça se laisse étouffer. » Agathe Charnet retrace, avec beaucoup de finesse et de recul, la vie de son corps, sa vie, de sa naissance à aujourd'hui, et fait de son vécu une expérience universelle. Avec une apparente simplicité elle pose des mots sur les moments charnières de cette histoire. Il s'en dégage une force, aussi cathartique que rassurante, qui permet de comprendre. -
Nous étions la forêt ; Le dieu des causes perdues
Agathe Charnet
- L'Oeil Du Prince
- Theatre
- 6 Juin 2024
- 9782351052242
(Nous étions la forêt)
Le bois de la Fermette et ses proches résidents mènent une vie paisible. Leur équilibre est bouleversé lorsqu'un projet de parc photovoltaïque - qui nécessite de déboiser une portion de la Fermette - est annoncé. Certes, l'intention est de produire une énergie renouvelable, mais les conséquences sur l'écosystème en valent-elles vraiment la peine??
C'est bien la question qui va tout à coup animer les habitants de la région, mettant à nu les désaccords, les divergences politiques ou, au contraire, les causes communes inattendues.
(Le Dieu des causes perdues)
Après une fausse couche, Anna part à la recherche de son frère, Maxime dont elle n'a plus de nouvelles depuis ses douze ans. !
En quête de signes, Anna se lance dans une épopée initiatique mue par une seule question : quand l'absence et le silence envahissent tout, en qui croire, à quoi s'accrocher ? ! -
16 scènes de couples qui oscillent nerveusement entre rire et drame?: parents, amants, étrangers, maris et femmes, divorcés, veufs, tous se débattent avec leurs susceptibilités, leurs instincts, leurs idéaux. D'une étincelle se propage un feu, d'un malentendu éclate une guerre, malgré les efforts surhumains de chacun pour coexister avec l'autre.
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Désobéir ; la tendresse
Julie Berès, Kevin Keiss, Alice Zeniter, Lisa Guez
- L'Oeil Du Prince
- Theatre
- 30 Mars 2023
- 9782351052082
Désobéir.
Nous avons choisi d'interroger de jeunes femmes issues de la première, seconde et troisième générations de l'immigration pour questionner chacune sur son lien à la famille, la religion, l'avenir.
Il y a eu la rencontre déterminante avec 4 jeunes filles de moins de 25 ans, Lou-Adriana Bouziouane, Charmine Fariborzi, Hatice Özer, Séphora Pondi. Chacune a nourri l'écriture du spectacle en apportant sa propre histoire, et à travers elle celle de ces parents.
À travers leurs témoignages, s'entrecroisent des bribes d'aveux, de souvenirs, d'évidentes soumissions, de nostalgies ambivalentes, de révoltes.
Nous aimerions faire entendre la façon dont elles empoignent leurs vies, dans un monde souvent violent où il faut lutter pour tracer sa route.
Chacune à sa manière témoigne d'un NON posé comme acte fondateur. Non aux volontés du père, non face aux injonctions de la société, de la tradition.
Nous souhaitons raconter l'histoire de victoires, de victorieuses, d'obstinées, de désobéissantes.
La Tendresse.
Ce titre La Tendresse, comme Désobéir, contient une ligne souterraine qui agit comme un programme.
Les filles de Désobéir devaient mentir aux autres pour s'affranchir des injonctions de la famille, de la société ou de la tradition.
Les garçons de La Tendresse, eux, ont souvent dû se mentir à eux-mêmes pour appartenir au « groupe des hommes », pour correspondre à la « fabrique du masculin ».
Pourtant, chacun à leur manière, ils ébranlent les assignations d'une identité d'homme fondée sur la performance, la force, la domination de soi et des autres.
En se demandant « comment être un mec bien aujourd'hui ? », ils font bouger les lignes d'une éducation reçue.
Nous postulons avec eux que c'est sans doute dans l'acceptation de sa vulnérabilité, dans l'accès à ses sentiments, dans la revendication d'une égalité de faits entre les hommes et les femmes (plutôt qu'une complémentarité de principes qui reste l'arme du patriarcat) - que réside l'une des clefs de la réinvention de soi. -
Aujourd'hui, dans le monde globalisé, nous sommes tous des migrants... Mais avons-nous la sagesse de comprendre notre nouvelle identité ? Avons-nous l'intelligence d'imaginer un nouveau modèle de société pour que la vie devienne vivable pour tous ? Et surtout, trouverons-nous les moyens d'imposer la paix globale et un état de droit universel pour que les migrations ne poussent pas à des nouvelles violences et à un repli inhumain sur soi ?
Matéi Visniec use de son humour et de son expérience - lui qui a fui le régime de Ceausescu, lui qui a vu, par son travail de journaliste, l'histoire se répéter - pour montrer, raconter, ce que sont les « migrants ». Ces hommes, ces femmes, ces enfants, ils ne viennent pas que d'un pays, d'un continent. Ils n'ont pas qu'une seule couleur de peau, qu'une religion. Qu'ils fuient la guerre, la famine, les dérèglements climatiques, ils ne sont pas que des instruments politiques...
Toujours avec subtilité, toujours avec intelligence et avec l'humour qui est son arme privilégiée pour aborder les sujets graves, l'auteur nous parle avec le coeur de notre humanité qu'il ne faut pas perdre.
Malheureusement, ce texte est encore et toujours d'actualité. Mais ces oeuvres sont d'autant plus nécessaires dans ce contexte qu'elles ont la force de sensibiliser les gens, et de parler pour ceux qu'on n'entend pas. -
Au départ, il y a une question inspirée d'un vers de Rimbaud posée par Patrice Douchet, directeur du théâtre de la Tête Noire (Saran) à Agathe Charnet : « Est-on (pris au) sérieux, quand on a dix-sept ans ? » Une impulsion poétique comme un prétexte à la rencontre d'une vingtaine de jeunes âgé·e·s de quatorze à vingt-deux ans, de Saran et d'ailleurs.
Dix-sept ans, des corps qui se transforment, des voix qui s'affirment, des destins qui se dessinent.
Dix-sept ans, l'âge des premiers assauts de la vie et des lancées folles à la poursuite du monde.
Dix-sept ans aujourd'hui.
Éclater de jeunesse et de lucidité dans un monde abîmé. Et ne pas en perdre sa fougue.
Car de nouveau, au milieu du tumulte nécessaire, convoquer Rimbaud :
« Nuit de juin ! Dix-sept ans ! - On se laisse griser.
La sève est du champagne et vous monte à la tête...
On divague ; on se sent aux lèvres un baiser Qui palpite là, comme une petite bête... ».
Un texte à partager dans les lycées comme les conservatoires ou pratiques théâtrales à destination de la jeunesse. -
Ce jour-là, sur la chaîne de découpe de l'abattoir, il n'y a pas que des vaches. Ce jour-là, il y a une femme suspendue la tête en bas au milieu des bovins, une employée de l'abattoir qui n'a rien à faire là. Ses collègues protestent : c'est à cause de la rapidité des cadences qu'elle s'est retrouvée dans cet état. Une grève se profile, mais personne n'en a jamais fait et surtout, personne n'est prêt à endosser le rôle de porte-parole. Sous l'oeil las des vaches attendant la reprise des cadences, les ouvriers et ouvrières improvisent un soulèvement aux méthodes inaccoutumées.
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Grand Pays s'appuie sur des événements réels, notamment le parcours médiatique et judiciaire de Cédric Herrou entre 2016 et 2020, ainsi que l'incident du 30 juin 2017 lors duquel les forces de l'ordre françaises avaient renvoyé illégalement des mineurs en Italie depuis la gare de Menton.
Pour autant, la pièce n'est pas à proprement parler du théâtre documentaire. De ces événements, l'autrice tire des personnages et des faits fictifs. Cette fiction proche du réel lui permet une liberté de ton qui dédramatise les faits et évite l'écueil d'un texte moralisateur.
Au contraire, le sérieux mêlé d'humour aboutit à un propos d'une grande finesse qui donne à voir l'absurdité de la situation.
Dans Grand Pays, on suit plusieurs personnes condamnées pour avoir apporté leur aide à des migrants. Étonnamment, les faits qui leur sont reprochés se sont tous produits le même jour, le 2 mai 2016. Ce point commun va les réunir et les conduira à médiatiser leur défense pour mettre en lumière les contradictions inscrites dans la loi.
Procès, médias, opinion publique, tous les enjeux politiques et sociaux sont ici habilement retranscrits pour faire apparaître les rouages d'un système absurde.
On assistera également à un conseil constitutionnel rocambolesque qui, sous ses airs grotesques, se montre bien plus intelligent qu'il n'y paraît pour détricoter le noeud du problème.
En effet Cédric Herrou avait posé au Conseil constitutionnel une question prioritaire de constitutionnalité (6 juillet 2018) qui avait abouti à la reconnaissance de la Fraternité comme principe à valeur constitutionnelle. -
Avec sa précédente création, Les Femmes de Barbe-Bleue (également aux éd. L'OEil du Prince) - réinterprétation du conte de Perrault -, Lisa Guez mettait en scène cinq comédiennes qui parlaient d'un absent, leur grand amour et leur bourreau.
Le texte, parce que d'une brûlante actualité, a connu un succès important, couronné du prix du festival Impatience et dernièrement joué au théâtre Paris-Villette.
Du point de vue des femmes assassinées, on y regardait comment se déclenche le désir, comment on se prend dans la toile de l'emprise de l'autre, jusqu'à une mise en péril de sa propre identité.
Celui qui s'en alla, c'est l'envers des Femmes de Barbe-Bleue. Cette fois, l'autrice et metteuse en scène travaille sur l'autre part de l'emprise. La figure du manipulateur. Qu'est-ce qui motive un être humain à collectionner et à échafauder les désirs des autres ? Comment est-il lui-même esclave de toutes les projections qu'il suscite ?
À nouveau, le travail d'écriture s'appuie sur les improvisations des comédiens et sur la réinterprétation de deux textes classiques : Les Démons, de Dostoïevski et le conte des frères Grimm, Celui qui s'en alla connaître la peur.
Les personnages du texte de Dostoïevski, leurs enjeux relationnels, permettent une réécriture qui vient appuyer sur l'emprise que chacun a sur les autres. On prend conscience de la complexité de ces relations, que l'on peut être sous emprise tout en manipulant quelqu'un d'autre et que ce cercle vicieux, à force de petites choses qui ne paraissent rien, des mots, des gestes, peu conduire loin, trop loin. -
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Seules face à lui retrace librement l'histoire de l'attentat antiféministe de l'École Polytechnique de Montréal du 6 décembre 1989, lors duquel un homme a tué quatorze femmes. Cette pièce de théâtre chorale réinvente en France une histoire jumelle oscillant entre documentaire et fiction, récit et action, 1989 et 2019.
Aujourd'hui, les tueries en Europe sont saisonnières et la terreur perdure. Dans le monde, les femmes sont encore des cibles, leurs corps une monnaie d'échange et l'égalité femme-homme, un sujet clivant, brûlant d'actualité.
Seules face à lui est un hommage aux survivantes, aux survivants, qui tentent chaque jour de continuer, de se battre, de comprendre.
La pièce tire sa subtilité et sa force de la multiplicité de ses points de vue. Elle évite à tout prix d'être moralisatrice ou accusatrice. Là n'est pas l'enjeu, ni l'intérêt. Le but est d'entendre, de comprendre.
On écoute les femmes, la mère, la soeur, les victimes, ainsi que les hommes, survivants parce qu'épargnés. On entend aussi le tueur. Alors on comprend mieux comment cela peut arriver. Alors, peut-être, on saura mieux comment l'éviter. -
Masculin d'aujourd'hui : père largué par sa femme.
Masculin d'aujourd'hui : fils sans repères.
Masculin d'aujourd'hui : intrus en lutte contre le monopole des glandes mammaires.
Masculins de demain, prendrez-vous une carabine pour tirer dans la cohorte féminine ?
Sur le seuil de sa perpétuité, trente ans après le drame pour lequel il a été emprisonné, un condamné livre son ultime Pater Noster.
Un poèmologue qui convoque les figures d'un adolescent et de son père quinquagénaire, fanatisés par un jeune masculiniste prêchant la contre-révolution féministe. -
Au Petit Trianon, dans le domaine du Parc du Château de Versailles, peu de temps avant la fameuse révolution, Louis XVI, roi de France a offert une nouvelle cuisine à sa femme, la reine de France, Marie-Antoinette. C'est ici qu'ils reçoivent leurs amis pour deviser tranquillement sur le cours des choses.
Dans une atmosphère de fin de règne bercée dans les eaux douces d'une musique proto-baroque spécialement composée pour l'occasion, Le Rêve et la plainte est un conte bavard, parfois drôle, souvent contemplatif, qui s'attache moins à des événements qu'aux récits qui sont fait d'eux. En somme, la pièce est une longue conversation qui dresse un panorama d'opinions humaines égrainées affectueusement sur la peau du temps qui passe.
J'aime penser que mon travail consiste à enquêter sur la beauté du petit, du raté, du médian, du moins sur sa source (l'égoïsme et la lâcheté, par exemple) plutôt que mettre en lumière les lieux communs de la bravoure ou de la détresse.
À l'époque où j'ai écrit la pièce, je rêvais de silence et de concorde. Je craignais que le séparatisme anesthésie notre nation et j'avais envie de faire mon métier pour ce que je lui trouvais de précieux : le pouvoir de communier avec des inconnus, au-delà de toutes considérations de classe, de couleur politique, religieuse ou d'origine ethnique. Je trouvais mon métier merveilleux parce qu'il offrait un refuge neutre pour l'humanité. Dans un théâtre, les gens (qui deviennent des spectateurs), ne se jugent pas entre eux, ils ne se méprisent pas, ils sont assis les uns à côté des autres. On entre en anonyme, on sort comme tel et on emporte chez soi les effets d'une soirée passée entre anonymes. Je voulais exposer cette concorde au plateau en faisant jouer ensemble des personnages qui, malgré les tensions et les altérités, font preuve de gaité comme d'un devoir civique.
Nicole Genovese -
Tout le monde sait que Luzia n'est pas là, qu'elle a déménagé à Genève et qu'elle s'y débrouille très bien.
N'est-ce pas ?
Elle qui connaît tant de noms, tant d'histoires, tant d'hommes, est fatiguée. Les routines, la sonnerie du téléphone portable, les rêves qui étaient toujours si forts dans la tête et si difficiles à vivre. La solitude qui s'est enracinée dans le corps.
Mais, aujourd'hui, Luzia n'attendra plus : elle prépare énergiquement le grand final et, ce faisant, elle se sent plus vivante que jamais. Alors elle raconte, chacun de ces hommes, chacune de ses histoires.
Une pièce de rêverie, de désespoir et de tendresse. Un parcours dans la vie d'une femme, d'une compagne.
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Le crime de l'Orient-Express
Agatha Christie, Ken Ludwig
- L'Oeil Du Prince
- Theatre
- 28 Novembre 2023
- 9782351052204
Hercule Poirot doit prendre l'Orient-Express de toute urgence, Scotland Yard a besoin de ses talents. Tout est paisible. Pas pour longtemps.
Un crime, évidemment, est commis. Or, la neige immobilise le convoi, laissant à Poirot tout le temps de résoudre l'énigme. Pourtant, cette fois, il craint de ne pas y arriver. Les indices et les suspects semblent lui glisser comme du sable entre les doigts. -
Vivante ! Marguerite Steinheil est vivante ! Elle a menti. Elle s'est vendue. Elle a trahi.
Elle a fréquenté les alcôves lambrissées du pouvoir.
Elle a surmonté le scandale le plus licencieux de la troisième République.
Elle a survécu à la très mystérieuse et très sanglante affaire de l'impasse Ronsin.
À la force du poignet, elle est devenue l'honorable, la richissime Lady Robert Brooke Campbell Scarlett- Abinger, baronne et pairesse d'Angleterre.
Alors elle cuisine.
Obstinément elle cuisine.
Avec jubilation. Avec hargne.
Juste pour nuire encore un peu.
Marguerite Steinheil fut surnommée la « Sarah Bernhardt des Assises », tellement sa fascination fut grande sur le jury et les magistrats qui l'acquittèrent en 1909 dans des applaudissements frénétiques !...
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Surveiller, être surveillé-e, enfermer, être enfermé-e : une ronde folle apparaît où quatre personnages tour à tour interrogent et sont interrogés.
Avec Le Garde-Fou, la question de l'enfermement prend un double visage. Qui décide ? Qui en a le droit ? Comment se retrouve-t-on en maison de retraite, en hospitalisation forcée ou en centre de détention ? La pièce met en place ces rapports de force où chacun-e cherche à défendre sa position ou confondre son-sa interlocuteur-trice. Suite de dialogues en huis clos générant de puissantes fictions, ce texte nous fait passer de l'obéissance à la domination - et vice versa. -
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Qu'il fait beau cela vous suffit
Mélanie Charvy, Millie Duyé
- L'Oeil Du Prince
- Theatre
- 29 Juin 2023
- 9782351052136
Aleksander est un adolescent en rupture, tiraillé entre son désir d'indépendance, sa langue maternelle qu'il rejette et sa rage envers les règles du collège.
Violette, CPE fraîchement débarquée dans l'établissement, pense pouvoir résoudre les tensions par la discipline et la rigueur. L'expérimenté Jean, prof de physique-chimie, craque tout simplement face à l'agression de trop. Julie, prof de français, invente toujours de nouvelles pédagogies pour transmettre... coûte que coûte.
Qu'il fait beau cela vous suffit nous plonge dans le quotidien d'un système scolaire en ébullition à travers une galerie de personnages qui tentent défaire ensemble ce que le politique ne semble pas réussir à réparer. Dans ce contexte parfois violent, décalé et absurde, les personnages apparaissent profondément humains.
Fiction poétique et politique, tantôt drôle, tantôt dramatique, pour laquelle les deux autrices et metteuses en scène ont collecté pendant deux ans la parole d'élèves, d'enseignant.e.s et de personnel d'établissements classés dans les réseaux d'éducation prioritaire dit REP. -
Rencontre de Cléopâtre et de la reine de Saba
Bernard Da costa
- L'Oeil Du Prince
- Theatre
- 20 Août 2020
- 9782351051764
Les retrouvailles d'une actrice de boulevard et d'une actrice d'avant-garde. Quand Suzy vient retrouver sa « meilleure » amie Simone, dans le théâtre où elle vient juste de terminer de jouer une pièce très engagée devant à peine quelques spectateurs, le piège est déjà en train de s'enclencher.
Entre réminiscences, vacheries, confessions, elles se promènent dans la nuit. De la loge de Simone à un restaurant prétendument grec ou turc, pour finir dans le luxueux appartement de Suzy (en fait celui de son amant Vattier, le grand directeur de théâtre à succès, qui a décidé de se débarrasser d'elle) où enfin, les masques seront arrachés. Et la tragédie éclatera. Pas du tout celle que l'on avait pu supposer.
On assiste sous la plume de Bernard Da Costa à un duel féminin dévasteur entre deux comédiennes au crépuscule de leur carrière, deux vies qui ont pris des chemins opposés et que tout fait à nouveau converger vers un final grandiose et meurtrier.
On parle du théâtre, de ses coulisses, de l'enjeu des pièces de boulevard à succès, et des subventions qui tiennent à bout de bras les petites salles aux pièces engagées. On évoque avec finesse les intrigues et les coups bas qui font et défont les carrières. On parle également, bien sûr, d'amours meurtris, de jalousies réciproques mais aussi d'attirance mutuelle.
Les deux partitions sont écrites avec justesse et psychologie et permettent la composition de rôles brillants pour des comédiennes d'un âge trop souvent laissé pour compte.
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Avec Mais la pente est forte, Sarah Pèpe relève avec succès le défi d'un théâtre d'anticipation en brossant le portrait d'une société pas si éloignée de la nôtre. Elle nous invite à suivre le parcours d'une myriade de personnages aux prises avec des injonctions paradoxales : il faut travailler, mais il n'y a pas d'emploi ;
Il faut être solidaire, mais il faut se battre pour exister ; il faut fuir l'idéologie, mais c'est déjà une idéologie ; il faut défendre la liberté d'expression, mais il faut parler plus fort que les autres pour être entendu.
Sarah Pèpe décrit avec minutie tous les effets pervers qui minent notre vivre-ensemble : de l'élu à l'artiste, du prof à la prostituée, du juge à la femme de ménage, elle nous fait entrer avec justesse dans chaque point de vue individuel et montre, non sans virtuosité, comment chacun contribue, malgré les meilleures intentions, à la catastrophe finale.
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Karl Hendryck, éminent professeur d'université, a quitté les Etats-Unis pour s'installer en Angleterre avec sa femme Anya et Lisa, la cousine de celle-ci. Lisa et Karl s'aiment sans oser se l'avouer. Helen, une jeune étudiante, fait tout pour attirer l'attention du professeur. Jusqu'à tuer ? Karl aura-t-il réussi, avec les meilleures intentions du monde, à faire le malheur des trois femmes qui l'aiment ? Karl n'est pas conscient que les choses peuvent s'abîmer si on n'y prend soin. C'est un idéaliste. Et ça peut être dangereux. Lisa Koletzky (Acte I, scène 1)
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Kay est jeune, bille et richissime. Simon n'a pas un sou. Ils viennent de se marier et choisissent l'Egypte pour leur voyage de noces. Une croisière sur le Nil où un drame les attend. Double assassinat pour une lune de miel. C'est une erreur, cette croisière. J'étais venue pour me détendre et voilà... Mlle Ffoliot-ffoulkes (Acte III)
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On connaît surtout Agatha Christie comme une romancière de génie, créatrice des personnages d'Hercule Poirot et Miss Marple, auteur de centaines d'histoires policières au suspense haletant. Ce que l'on sait moins, c'est qu'elle a également été, tout au long de sa vie, un auteur dramatique à succès.
La raison de cet oubli est simple : les pièces d'Agatha Christie n'ont quasiment jamais été publiées en français.
Gérald Sibleyras, auteur fêté du théâtre parisien, et Sylvie Perez, journaliste et essayiste, se sont attelés à la traduction de huit des pièces originales qui constituent son oeuvre dramatique. Elles paraîtront toutes à L'OEil du Prince dans une collection créée spécialement pour l'occasion, jusqu'à l'hiver 2020/21.
En adaptant elle-même ses romans, Christie se révèle en dramaturge précise, maîtrisant parfaitement la tension dramatique du huis clos. Ses pièces donnent à voir le talent de la Reine du Crime sous un autre jour. Sa plume de romancière perce à travers des didascalies fournies, qui permettent de traverser les pièces comme des récits.
Les fans de ses romans ne seront pas déçus.
À l'occasion de vacances dans le voisinage de Gull's Point, la maison balnéaire de Lady Tressilian, Neville Strange se retrouve pris entre son ancienne femme, Audrey, et son nouvel amour, Kay. Thriller haletant, la pièce explore la psychologie de la jalousie alors que l'orage gronde et qu'un meurtre sauvage et brutal se dessine dans l'ombre. La vengeance des uns se dissimule sous le ressentiment des autres, et de fausses croyances autour des dernières volontés de Lady Tressilian rendent tout le monde suspect. La pièce aborde des réflexions sur le suicide, la dépression et la rédemption, et fait de ce drame un mille-feuilles psychologique d'une intelligence redoutable.