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IMPRESSIONS NOUVELLES
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Publié pour la première fois en 1975, bien avant que l'on ne commence à parler de "roman graphique", La Cage est aujourd'hui considéré comme un classique, cité dans la plupart des ouvrages sur la bande dessinée.
En 180 pages que ne traverse aucun personnage, Martin Vaughn-James bâtit un univers obsessionnel d'une rare puissance à partir de l'incessante transformation de quelques lieux et quelques objetsMais derrière la folie baroque de ce monde décomposé, se dissimule un dispositif d'une implacable rigueur, derrière le vertige des motifs, la netteté d'un trait "ligne claire".
L'ouvrage est accompagné d'une préface de l'auteur et suivi d'un essai de Thierry Groensteen, « La construction de La Cage », illustré de nombreux documents extraits des carnets de travail de Martin Vaughn-James. -
Emmanuel Guibert, en bonne compagnie
Emmanuel Guibert, Jacques Samson
- IMPRESSIONS NOUVELLES
- Traverses
- 4 Février 2021
- 9782874498305
CONVERSATIONS AVEC JACQUES SAMSON
Un auteur de bandes dessinées n'est pas fait que de bandes dessinées ; c'est ce dont atteste la variété des travaux graphiques, des rencontres, des affinités, des expériences, des propos que vous trouverez dans cet ouvrage.
Il illustre l'appétit qu'a Emmanuel Guibert, l'auteur du Photographe, de La guerre d'Alan, d'Ariol et de nombreux autres livres pour petits et grands, de créer en bonne compagnie. -
On peut venir et souffrir.
Ce n'est rien.
Se frotter contre tout ce qui brille.
Rien comme.
Dater au carbone ses propres ossements.
Tous ceux qui brûlent comprendront. -
L'epinard de yukiko
Frédéric Boilet
- IMPRESSIONS NOUVELLES
- For Interieur
- 7 Septembre 2017
- 9782874495427
La rencontre entre un auteur français de BD installé à Tokyo, et Yukiko, une jeune Japonaise avec qui il vit une parenthèse amoureuse et érotique. L'usage de la vidéo et l'attention portée aux plus petits détails de la vie quotidienne donnent à cette histoire une profondeur et une justesse sans équivalent dans le monde de la bande dessinée. L'Épinard de Yukiko relate l'émergence d'une impossible passion (Yukiko aime un autre homme, qu'elle attend) au coeur d'un monde saisi de façon à la fois précise et rêveuse. Ce mélange des contraires se retrouve partout : Boilet rapproche bande dessinée et manga, il dessine en faisant du cinéma, invente une temporalité nouvelle, entre durée et fulgurance, et invite ses lecteurs dans un dialogue qui dépasse les frontières entre l'art et la vie.
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Les enfants sans tête
Béatrice Bouvier
- IMPRESSIONS NOUVELLES
- For Interieur
- 18 Avril 2008
- 9782874490477
À travers cinq personnages pris entre une enfance déjà lointaine et un âge adulte inquiétant et redouté, ce roman graphique raconte un monde éphémère. Fragment d'éternité où l'amour et l'amitié restent à définir. Où un été pourrait durer mille ans. Sous le signe de l'insouciance. Insouciance toute inquiète néanmoins, pour ces cinq immortels
provisoires : « Tu crois qu'un jour on aura oublié tout ce qu'on a fait cette année oe » Le vertige des premiers alcools, l'omniprésence de la musique semblent bien vains dès lors, mais indispensables. Le désir, léger et grave. Avec un style d'une grande délicatesse, attentif à ne pas briser la fragilité d'un équilibre instable, Antoine Bouvier exprime toutes les contradictions d'un âge en quête nostalgique de lui-même et des signes que l'on est en vie.
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« Dans cet hôtel, il doit y avoir plusieurs centaines de chambres. Entre le hall et celle que j'occupe, j'ai compté pas moins de vingt-cinq portes. Mais ce nombre est variable, tantôt supérieur, tantôt inférieur. Sans parler de tous ces escaliers et de tous ces couloirs dont on ne voit jamais le bout. Qu'importe, une vingtaine de chambres noires suffisent amplement à les noyer dans le doute et à m'accorder un sursis, une chance de plonger à terre et d'ouvrir le feu le premier. »
En attendant ses démons pour le règlement de compte final, le narrateur échappe à ses cauchemars en s'immergeant dans des fragments de séries noires imaginaires.
Après ces deux chefs-d'oeuvre du roman graphique que sont La Cage et L'Enquêteur, Martin Vaughn-James nous emmène dans un troisième labyrinthe. À travers une fine et dense succession d'images et de mots, il nous plonge dans la mémoire onirique de nos propres chambres noires.
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Fin de la première journée.
Il n'est pas venu. J'essaierai encore demain : peut-être viendra-t-il, ne serait-ce que pour défier la loi des probabilités. Je le vois déjà, avec son feutre, debout dans son imperméable, comme sur les photos, le col relevé, le dos à l'objectif, cloué au bout de la jetée comme une paire de jumelles sur leur socle, fixant l'horizon lointain comme si plus rien d'autre n'existait. Oui, exactement ainsi, le chapeau baissé sur le front, la tête tournée, répétant sans cesse les mêmes phrases brèves et incompréhensibles, qui finiront par le rendre malade et qui bourdonneront dans ses oreilles comme un dernier roulement de tambour.
Il y aura un bruit de pas derrière lui, le contact glacé d'un canon noir contre son cou et pari - une maudite éclaboussure en travers du ciel. Les vagues viennent se briser, dans une monotonie lugubre, le long du sombre littoral. Par-delà les derniers pilotis noirs de la jetée, le ciel et la mer se confondent derrière un rideau de pluie grise. L'air salé, les algues, le crissement des galets sous les pas, l'inévitable cri des mouettes - tout y est, je suis chez moi.
Vers l'intérieur, dans les quartiers est de la ville, le crépitement des armes automatiques décroît, s'éteint. Demain, je reviendrai.